POURQUOI AI-JE CHOISI LE MOT "Souffle " ?

Pour HAZRAT INAYAT KHA (sage soufi) c'est « un mouvement de la vie : quand la vie entra en mouvement il devient souffle. C'est le pouvoir qui qui nous fait vivre et qui relie notre corps à notre esprit, notre esprit à notre âme et notre âme à l'univers », tel un fil qui nous relie tous ensemble.

QUELLE EST MA VISION DE LA CRISE ACTUELLE ?

J'ai mis en place de nombreuses choses l'année avant le confinement vivre plus en accord avec moi. Détruire, déconstruire, transmuter, détruire, dé-crèer, faire de la place dans sa vie, ça bouscule, ça fait réfléchir et ça demande de considérer l’inconfort comme cadeau du ciel. Mon confinement, c’est libéré qu'il a commencé. Il était inconsidérable de faire marche arrière. Un peu comme lorsque que l'on a son sac sur le dos, on ne fait pas marche arrière face à la montagne. Un peu comme lorsqu'on est dans une grotte, la seule issue est devant nous même si les obstacles modifie la façon d'approcher le parcours. J'ai été active : faisant partie des sportifs, des salariés et des bénévoles dehors selon le moment de la journée. Mais c'est allongé sur mon lit j'ai pris une leçon. Je me suis retrouvé seule, avec un confort minimaliste que j'avais choisi. Le silence qu'il a engendré a ouvert un espace et un appel à plus de profondeur. J'ai alors intégré le plus petit espace confortable qui se trouvait à ma portée : mon propre territoire. Mon corps. Intégrer le ici et le maintenant, l'instant présent. Lorsque l'on se concentre sur le vide, il en reste une chose immuable : le souffle. Ce n’est pas respirer ; l'effet du souffle est la conséquence, il n'est pas l’action. Il n'est pas que physique ; il touche le plus profond de notre être. Il contient la dualité même : la vie, l'ouverture dans l'inspiration, et le rejet de l'air altéré, la mort, dans l’expiration. N'est-ce pas la première chose que l'on fait seul en naissant marquant ainsi le début de notre vie en tant qu’individu ? Inspirer. L'enfant initie un geste qui lui permet ainsi d'être relié à chacun des êtres vivants. Tout le corps est engagé et il créer l’ouverture au plus profond de son territoire, prenant ainsi vie et sa place dans le grand tout. La loi du cycle de la vie (vie et mort, créer et détruire, bien et mal, inspirer et expirer…), pouvant être mise à l'échelle de l'univers, qui structure ainsi le mouvement du monde et de l'Homme, effectué des milliers de fois, par des milliers d’être vivants, depuis des milliers d'années en continue. Ce virus a comme conséquence de réduire ce souffle, le rendre douloureux, insuffisant… parfois jusqu'à détruire. Je vous laisse vous faire votre propre idée sur le sens de cette image tellement il y aurait à dire. Voilà un bout de la mienne : Parfois, sans que l'on s'y attende, une porte s'ouvre et un dialogue commence dans le silence. Dans ce silence s'ouvre alors l'art de l'écoute : la voix du cœur. Cette voie toujours ouverte sur sa propre réalité, qui mène alors vers un trésor : la grandeur de son intérieur. C'est ensuite en incarnant cette grandeur dans le monde extérieur que l'on propose un changement, et alors que le changement est rendu possible et facile autour de nous. Il ne suffit pas de le vouloir ou de lutter pour que ce changement soit durable, il faut l'Être. Tout cela autorisé par un mouvement, la capacité de faire autrement, matérialisé dans un Souffle. Déterminer consciemment et en harmonie de l'intérieur a l'extérieur, son art de vivre, sa place, sa manière de percevoir le monde, de créer et d'Aimer l'autre sans condition, de reprendre son pouvoir de faire et de création. Avec l'amour comme loi. Et si à l'extérieur tu ressens le chaos, revient alors à toi, à ce souffle, la réponse apparaîtra. J'en garde une question qui a des milliers de réponses possible et toutes aussi juste les unes que les autres : Comment pouvons-nous maintenant valoriser chacune de nos inspirations ?

Gwenaëlle

Portrait réalisé le 2 août 2020